Véritable phénomène, la série The Boys, adaptée du comic book de Garth Ennis et Darick Robertson, n’a pas tardé à revenir pour une deuxième saison. Une nouvelle salve d’épisodes qui, disons-le tout de suite, se montre tout à fait à la hauteur…
Billy Burtcher et ses acolytes sont de retour pour contrecarrer les plans de Vaughn, l’entreprise toute-puissante qui gère les Sept, une équipe de super-héros en majorité composée de malades mentaux aux pouvoirs destructeurs.
Des sauveurs providentiels qui dans l’ombre, révèlent leur vraie nature en se livrant à de brutales exactions sur tous ceux qui ont l’imprudence de se mettre en travers de leur chemin. Le duel entre les Boys et l’équipe emmenée par le Protecteur, soit l’antithèse parfaite de Superman, prend ici des proportions inédites.
Toujours plus loin
L’une des grandes forces de The Boys est de se montrer sans cesse divertissante. Quand l’intrigue piétine, ce qui arrive à quelques reprises dans cette deuxième saison, le showrunner s’arrange toujours pour nous proposer des séquences enthousiasmantes, des affrontements homériques bien sauvages et des échanges plein d’une tension qui ne demande qu’à exploser.
L’arrivée du personnage de Stormfront, une super-héroïne que l’on pourrait situer entre Tornade des X-Men et Wonder Woman, s’avère aussi salvatrice que bienvenue pour justement permettre à la série (comme le comics avant elle) de creuser ses thématiques.
Du même coup, The Boys s’ancre un peu plus dans son époque, abordant sans détour des questions sensibles comme celle de l’eugénisme, affichant des convictions clairement à contre-courant de celles du pouvoir en place de l’autre côté de l’Atlantique.
Une série plus qu’ambitieuse
Alors The Boys, grande série politique ? D’une certaine façon oui ! À l’heure où Marvel ne cesse de brosser les héros dans le sens des fibres de leur cape, entretenant une image d’Épinal assez lisse, The Boys marche à contre-courant et met en garde contre les dangers d’un trop grand pouvoir, et les manipulations auxquelles se livrent les dirigeants. Le tout avec une finesse qui tranche régulièrement avec l’énormité enthousiasmante de scènes toujours très gore.
Finalement, à l’image de la première saison, ce deuxième acte souffre de quelques baisses de régime mais se montre valeureux. Toujours porté par des acteurs investis, le show monte doucement mais sûrement en puissance, jamais vraiment dépassé par le poids de sa propre ambition. En cela, le dernier épisode se pose comme le modèle que la saison 3 devra dépasser. Et si on a bien sûr hâte, autant dire que ce ne sera pas de la tarte !